Cérémonie commémorative du 8 Mai 1945

Voici mon discours d'introduction à l'occasion de la Cérémonie commémorative de l'Armistice de la seconde Guerre Mondiale, ce matin, à Réau :

"Avant de vous donner lecture du message de Monsieur Marc LAFFINEUR, Secrétaire d’Etat aux anciens Combattants, je voudrais vous remercier de votre présence et vous adresser ces quelques mots.

Nous sommes ici pour commémorer l’armistice de la seconde guerre mondiale, conflit meurtrier au cours duquel de nombreux soldats ont péri.

Ce conflit terrible aura au moins eu le mérite de mettre en évidence le courage de certains, bien souvent au péril de leur vie.

Au-delà des belligérants européens, notre première pensée va naturellement aux nombreux soldats Américains.

Mais la Deuxième guerre mondiale n’a pas été gagnée uniquement par le sacrifice des rangers de l’US Army débarquant sur les plages normandes, en juin 1944.

La lutte contre l’Allemagne Nazi a été le fait des réseaux de résistance actifs en terme de propagande et d’actions militaires, dont le Général de Gaulle avait confié l’unification à Jean Moulin, alors jeune Préfet au passé déjà héroïque.

Elle a aussi été le fait de ceux que l’on a nommé les « Justes », qui, grâce à leur courage, ont permis a quelques unes ou quelques uns d’éviter l’horreur de la déportation.

A l’instar de ces civils, des milliers de combattants étrangers, venus d’Afrique du nord et centrale, ont aussi bouté hors de nos frontières l’envahisseur nazi.
Ils étaient Régiments de zouaves, Tirailleurs Marocains, Tirailleurs Algériens intégrés aux régiments de zouaves, Tirailleurs Tunisiens, ou encore Tirailleurs Sénégalais.

Ces hommes ont fait preuve d’un engagement sans recul dans des combats pour une cause qui n’était pas la leur, au service d’un Pays qui avait colonisé le leur.

Pendant la campagne de France, les régiments de Zouaves furent jetés dans la bataille sans réels moyens et furent sacrifiés, comme leurs aînés de la Grande Guerre, sans le moindre profit stratégique. Ils furent bousculés, brisés, pris sous le feu de l’aviation et de l’artillerie adverse.

En 1940, 80 000 hommes venant d'Afrique sont engagés dans les combats. 5 400 périront dans les seuls mois de mai et juin 1940.

Souvenons-nous du 4^ème régiment de zouaves, appuyé de Tirailleurs Tunisiens, massacré pour tenir Maintenon et la Vallée de la Voize.

En 1944, ce sont 260000 hommes composant l’armée d’Afrique qui débarquent sur les côtes méditerranéennes pour participer à la libération de la France.

Souvenons-nous du 4^ème régiment de tirailleurs Marocains, accueilli en libérateurs à Briançon puis à Belfort mais au prix de lourdes pertes humaines.

Alors, à un moment ou l’ultra nationalisme réapparait sur la scène politique européenne,  j’ai pensé qu’il était important de rappeler que si nous, français, nous sommes ici pour commémorer une victoire, c’est aussi un peu à ces vaillants soldats d’Afrique que nous le devons.

A Réau comme ailleurs, apprenons à nous connaître, respectons nos différences, privilégions le dialogue chaque fois que cela est possible, et ne cédons jamais à la violence, violence physique bien sûr, mais également la première des violences, la violence des mots, car l’une engendre inévitablement l’autre, n’entrainant ainsi que conflit, drame et malheur.

Nous avons tous en commun l’appartenance à la République de ce beau et grand Pays qu’est la FRANCE, une République laïque, Une et indivisible.

Une République qui offre à tous un certains nombre de droits, et impose à tous des devoirs, sans qu’il ne soit possible de s’y soustraire

C’est à nous et à nos enfants qu’il appartient et qu’il appartiendra de préserver ses valeurs fondatrices de Liberté, d’Egalité et de Fraternité.

Ne l’oublions jamais !"